FAQ

Nous notons ici vos questions les plus courantes et y répondons. N'hésitez pas à en poser d'autres via le formulaire. Nous nous efforcerons d'y répondre. Merci de votre collaboration.

1. N'est-il pas dangereux d'éclater en petites propriétés un écosystème riche et fragile, malgré le garde-fou de la charte que chacun doit signer? N'est-il pas même dangereux d'introduire tout simplement le concept de propriété dans ce genre de forêt? Et à qui appartiennent pour l'instant ces forêts?

Le concept de propriété existe déjà dans cette partie de l'Argentine. Il ne s'agit pas de terres "fiscales" ou appartenant à l'état. Les terres dont nous allons faire l'acquisition sont actuellement détenues par quelques grands propriétaires, en général les descendants de grandes familles de propriétaires terriens. Des terres que se sont parfois arrogées les couches sociales dirigeantes des descendants des colons espagnols. Seront-ils capables de mieux gérer leur propriétés que nos propriétaires privés soumis à la contrainte d'un "fidei comiso" (ensemble de contraintes juridiques, cliquer sur le lien pour avoir une explication détaillée) inaltérable dans le temps ? Tout permet d'en douter si l'on voit l'évolution rapide de rachat de ces propriétés par les géants de la canne à sucre et depuis peu du soja (après avoir bien sur engrangé de juteux bénéfices sur la vente des bois tropicaux coupés sur place).


2. N'y a t-il pas des droits autochtones à faire valoir sur ces terres ?

Non, car ces forets de montagne ont toujours été un lieu de passage mais pas d'habitat. Les indiens Kolla habitent plus haut dans les montagnes (au dessus de 2500m). Les indiens Wichi habitent dans les parties basses et ont vu leur habitat diminuer rapidement suite à la déforestation rapide du piémont des Yungas.
Ces communautés sont intégrés dans nos projets. Nous travaillons avec l'ONG locale Pro Yungas pour utiliser leur compétences en manière de guides naturalistes et d'artisanat. Ceci afin que ces communauté découragées arrêtent de quitter leurs lieux de vie pour aller trouver du travail dans les périphéries des grandes villes (Salta, Jujuy, Buenos Aires).
Il ne faut pas idéaliser ces communautés : cela ne sert à rien de leur offrir des terres. Ils ont surtout besoin d'être reconnus et d'avoir des débouchés locaux, de même que nos agriculteurs.


3. N'est-il pas possible de faire intervenir des instances internationales (je pense aux réserves de biosphère de l'UNESCO, au patrimoine mondial de l'humanité, à ce genre de notion...)?

L'UNESCO déclare des zones "réserves de biosphère" ou "patrimoine mondial de l'humanité", mais cela reste un nom comme vous le dites très bien... Je pourrai vous montrer de nombreuses réserves de la biosphères actuellement pillées de leur ressources sur tout les continents (je n'ose pas dire "inclus le continent européen...").
L'Argentine n'a pas actuellement les moyens ni le pouvoir politique pour faire avancer la situation localement (il s'agit d'un pays à fort pouvoir régional très corrompu, notamment dans ces régions du nord).
Voila le lien de l'UNESCO concernant la Réserve de la Biosphère des Yungas (déclaration 2002)
http://www.unesco.org/mabdb/br/brdir/directory/biores.asp?mode=all&code=ARG+11
Vous pouvez voir que l'unesco renvoit le lecteur à la direction des parcs nationaux argentins qui ne protègent que moins de 2% de la superficie de la "Réserve de la Biosphère" (1.200.000 ha), à savoir le parc national Calilegua (76.0000 ha) et Baritu (72.000 ha).
Voila leur proposition d'action :
"the Strategic Plan (in preparation) will engage the local population participation in decision-making processes related to conservation and sustainable forestry activities and local development." ... Sans commentaires.


4. Quelles sont les modalités de l'acte d'achat ? Quels sont les prix de la terre ? Quelle sera la taille moyenne des parcelles proposées ?

Pour répondre exactement à cette question, il faut bien évidemment connaître avec certitude le terrain en question. Nous avons actuellement plusieurs terrains en perspective, dont les prix varient. Ils dépendent notamment de leur exploitabilité par les entreprises agroproductrices. Les terrains les plus bas, donc plus proches des piémonts et des producteurs de soja sont ceux qui sont les plus chers à l'hectare. Ce sont malheureusement aussi ceux dont la biodiversité est la plus importante.
En ce qui nous concerne, il faudra aussi tenir en compte dans le prix final du travail de parcellisation, ce qui fera que les petites parcelles achetées seront plus chère que les grandes parcelles.
Compte tenu de tous ces paramètres, nous pouvons tabler sur un prix d'achat à l'hectare variant de 200 à 600 EUR. Les parcelles à acheter varieront entre 10 et 500 hectares par propriétaire.
L'achat sera fait par une SCI fondée en Argentine, par acte notarié et tout le suivi juridique sera assuré par des spécialistes dont nous avons le soutien (avocats, juristes internationaux).


5. Quelles sont les latitudes laissées au propriétaire?

Cette partie est en cours de détermination nos spécialistes juridiques. Nous avons la volonté de laisser une marge de manoeuvre permettant aux propriétaires de profiter de la réserve sans la détruire.
Nous prévoyons notamment des sentiers de découvertes, des randonnées accompagnées organisées en lien avec l'association Pro Yungas. Notre association vise non seulement à protéger la biodiversité des Yungas, mais espère aussi favoriser localement et chez nous le développement des consciences.
"La société changera quand la morale et l'éthique investiront notre réflexion" - (citation Pierre Rabhi)
Il est important de rappeler que les règles devront être respectées par les propriétaires, leurs héritiers ou toute personne qui achètera une parcelle appartenant à cette réserve, sous peine d'exclusion de la SCI.Il existe même en France des SCI ou des syndicats de copropriétaires qui obligent les propriétaires à respecter certaines règles quant à l'utilisation de leur propriétés.

Les propriétaires d'une certaine quantité de terre (à déterminer en fonction de la valeur totale des terres achetées, à partir de 10000 à 15000 EUR d'investissement) pourrons construire leur propre maison dans une zone aménagée pour la construction (grande zone plane déjà utilisée pour le pâturage par exemple, en limite de la réserve). Ils devront toutefois respecter quelques normes de construction respectueuses de l'environnement qui seront spécifiées dans le "fidei comiso".
Nous ne craignons pas tellement des exactions de la part des propriétaires, qui n'ont aucun intérêt à "détruire la nature". Il leur serait en effet bien plus rentable d'acheter directement aux grands propriétaires actuels, de déforester et revendre les terres à bon prix... (une pratique malheureusement courante).

6. comment les habitants locaux vont-ils réagir à l'annonce de l'achat de "leur" terre par une foule d'Européens qui viendront bientôt y faire de la randonnée et du tourisme?

Cette question est importante en effet. Les argentins sont très sensibles au rachat de leurs terres par les "gringos". Mais il ne s'agit pas tant des personnes locales, mais des couches dirigeantes et des propriétaires soucieux de rester maîtres de leurs "terres". A titre d'exemple il faut savoir que 65% des terres arables au Venezuela appartiennent actuellement à 5 familles...
La population argentine s'est beaucoup émue récemment du rachat de terres en grande quantité, notamment en Patagonie par Benetton, Sylvester Stallone ou autres star. Il faut néanmoins savoir que ces terres entre les mains de propriétaires argentins ne sont pas moins menacées de déforestation...
Pour comprendre cette paranoïa nationale, il faut lire l'histoire argentine et comprendre ces spécificités, notamment la fierté de l'Indépendance et de la libération du Joug des espagnols (dont sont pourtant issus la plupart des argentins, vu que les conquistadors ont effectué une purge ethnique particulièrement efficace dans leur pays).
Je vous renvois à la littérature et quelques films argentins récents, dont le documentaire "histoire d'un saccage" (Memorias del saqueo" de Fernando Solanas , la version originale est sur internet)

C'est pour cette raison que nous travaillons en lien avec une ONG argentine qui travaille déjà à la protection des Yungas argentine. Pro Yungas regroupe non seulement des scientifiques qui connaissent bien la biodiversité des Yungas pour l'avoir étudié pendant des années. Elle travaille également avec des spécialistes pour mettre en place divers sentiers de randonnées passant par les petits villages des communautés Kollas. Elle soutient, à l'instar d'un projet similaire développé au Venezuela avec succès par Andes Tropicales (Merida), la création de refuges de montagne (micro-crédit notamment) tenus par des familles locales pour recevoir de petits groupes de randonneurs, ce qui permet aux locaux de diversifier leurs revenus.
L'arrivée au Venezuela des gringos randonneurs a été bénéfique pour les populations locales et a été un moteur pour d'autres des populations proches qui se sentent motivées pour faire des projets similaires.

7. A quel degré chaque propriétaire devra t-il s'investir dans la préservation de son "lot" ? Qui s'occupera de la surveillance, en l'absence du propriétaire, pour éviter par exemple le braconnage, la coupe illégale de bois ou autres activités de ce type ?

Il s'agit bien là d'un avantage de notre projet pour les propriétaires. Ils n'auront pas à s'occuper de la surveillance de leur propriétés. Celle-ci sera effectuée par nos collaborateurs sur place, l'association Pro Yungas. Mais nous voulons aller plus loin, travailler localement au niveau des consciences. Nous croyons possible de convaincre les locaux de l'intérêt de la réserve, comme nous avons pu le constater dans d'autres projets écologiques, notamment un projet écotouristique similaire au Vénézuela dans des forets de montagne. Notre projet va générer pour les locaux divers revenus indirects : accompagnateurs et guides de randonnées, cuisine, logement pour les visiteurs ou en attendant la réalisation des constructions, vente d'artisanat local, etc. Ces opportunités permettrons sur le long terme de travailler avec les hommes pour la nature et non de barricader la nature contre les hommes. N'oublions pas cependant que principal danger pour la foret des Yungas provient des déforestations massives au profit de plantations de soja et non de l'abattage illégal de quelques arbres par les populations locales pour leurs constructions (ce n'est pas un problème majeur dans les Yungas, les populations étant relativement peu nombreuses).

Pour avoir vécu cela au Brésil, nous croyons que les actuels chasseurs et braconniers peuvent devenir d'excellents guides naturalistes convaincus de la préservation de la nature et de son importance.

8. Qu'est ce qui vous fait dire que la région va connaître un développement des infrastructures touristiques dans les années à venir ?

De nombreuses instances travaillent actuellement au développement des infrastructures : micro crédits pour la construction de gîtes ruraux par les populations locales (qui insiste aussi les locaux à rester dans ces zones isolées), habilitations de sentiers de randonnée (association pro yungas entre autres), travail au niveau des communautés (région Jujuy)/
Même la France (à travers un fond qui investit 4 millions d'euros sur 4 ans) participe au développement de cette région (gestion durable des ressources naturelles, suivi environnemental, appui à la gestion d'aires protégées).
Lorsque la réserve sera mise en place, nous disposerons de toute une infrastructure moderne pour découvrir la région.

Dernière mise à jour : 16/06/2008

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