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La forêt modèle comprend aussi les régions phytogéographiques de Yungas (forêt tropicale humide), de Chaqueña et de Prepuna. Les Yungas représentent 98 p. cent des forêts indigènes de la province de Jujuy. Soixante-dix p. 100 de la production de bois d'œuvre provient d'espèces qui poussent dans cette forêt. Les forêts indigènes constituent pour la province une ressource économique considérable, mais qui a grandement diminué à cause de la mauvaise administration et de l'expansion des terres agricoles. Qui plus est, on n'a pas su préserver l'importante biodiversité de la phytorégion des Yungas.
La vallée de Los Pericos comprend 27 000 hectares de terres cultivées, contre 3 000 dans la vallée de Manantiales. L'irrigation de ces deux zones est administrée par un consortium de producteurs, en collaboration avec le gouvernement provincial. Le reste de la forêt modèle se compose d'ensembles domiciliaires, de routes et de réservoirs d'eau. Environ 100 000 personnes vivent dans la forêt modèle.
Au total, 40 % de la zone montagneuse est recouverte par une végétation naturelle (forêts et pâturages de montagne); le reste (60 %) est composé de terres agricoles et de terres consacrées au développement urbain.
Profil économique
L'agriculture est la principale activité économique de ces vallées, suivie par l'élevage de bétail, grand et petit, partout dans les hautes terres des bassins hydrologiques. Les forêts naturelles représentaient une ressource économique importante pour la province, mais elles ont vu leur surface réduite considérablement par suite de mauvaises pratiques de gestion, du défrichement des terres forestières pour l'agriculture, du surpâturage (élevage incontrôlé de bovins dans les régions boisées) et de la récolte de bois d'œuvre, de bois de chauffage et de paillis effectuée sans aucun plan de gestion forestière ou agroforestière.
Une forêt modèle, pourquoi ?
Le manque de planification, l'absence de gestion intégrée dans l'utilisation des ressources naturelles et la piètre coordination de l'administration ont donné lieu à une dégradation du bassin hydrographique qu'il faut inverser. Cette situation est exacerbée par les débits excédentaires qui se produisent l'été dans les points d'eau aménagés et qui causent l'érosion hydrique du bassin.
En outre, la faible diversification de la production, axée principalement sur la monoculture du tabac dans la vallée et le surpâturage dans les hautes terres, pose également problème. Qui plus est, aucune mesure de conservation du sol n'a été adoptée concurremment avec ces activités. On a aussi la preuve que l'utilisation excessive de produits agrochimiques pollue l'eau et le sol, et entraîne pour les humains des problèmes de santé liés à la pollution.
On a décidé que le concept des forêts modèles pourrait contribuer à régler les problèmes susmentionnés, puisque ses principes de base favorisent l'intégration de divers points de vue et offrent un forum pour le dialogue et des rapports mutuels positifs, et ce, dans l'intérêt de la communauté. Les nombreuses années de travail que nous avons consacrées, de même que les réussites que nous avons concrétisées, montrent qu'il est possible d'exercer une direction en collaboration lorsque les diverses parties intéressées à la forêt modèle de Jujuy œuvrent à l'atteinte d'objectifs communs.
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IDRC, Canada, 2002 http://www.idrc.ca/fr/ev-23367-201-1-DO_TOPIC.html